PRÉSENTATION DU PROJET
À l’origine de ce récit se trouve une série de quatre rencontres entre une dizaine de personnes qui ne se connaissaient pas. Elles avaient pour seul point commun initial de s’être inscrites à un atelier de réflexion consacré à l’ « actualité de la (dé)colonisation ». Elles n’avaient aucune expertise ou légitimité particulière pour le faire ; elles en avaient juste le désir. Le présent récit raconte l’expérience de pensée de ce groupe. Le « nous » qui y est mobilisé renvoie donc avant tout aux participants de l’atelier.
Un parti pris a guidé la réflexion. Nous avons tenté de cerner si la colonisation avait pu intervenir dans nos manières de penser et de sentir, dans nos constructions identitaires et subjectives. La colonisation intervient-elle dans ce que nous sommes ? Constitue-t-elle un héritage qui, d’une manière ou d’une autre, a façonné notre rapport au monde, aux autres, à nous-mêmes ?
Dans l’affirmative, que pouvons-nous et que voulons-nous faire de cet héritage ? Dès lors, et même si nous l’avons sans cesse croisé, ce n’est pas le fil de l’histoire économique et politique travaillé par les historiens que nous avons suivi, mais celui de notre propre histoire. C’est à partir de nos vécus, de nos expériences personnelles que nous avons pensé les effets de la colonisation sur nos identités.